Itinéraires Secrets Palais des Doges : Visite Guidée

Vous prévoyez d’explorer le Palais des Doges à Venise et vous aimeriez avoir plus de détails sur les visites guidées disponibles ? Aujourd’hui, nous allons explorer ensemble l’un des itinéraires des visites spéciales organisées par la Fondazione Musei di Venezia pour les visiteurs les plus aventureux : les Itinéraires Secrets du Palais des Doges à Venise.

Dans cet article, vous trouverez des détails techniques sur la visite guidée et nous nous plongerons dans les différentes étapes de l’itinéraire, en explorant toutes les pièces et les œuvres présentes à l’intérieur.

Itinéraires Secrets du palais des Doges : infos utiles

• Durée de la visite : 3 h
• Billet plein tarif : 95€ (le billet comprend la visite du Palais des Doges en plus de la visite guidée).
• Billet à prix réduit* : 85€ (le billet comprend, en plus de la visite guidée, la visite du Palais des Doges)
• Horaire : 09h15 (italien)
• Langue : italien, anglais, français.
• Nombre de participants : d’un minimum de 2 à un maximum de 15 personnes.
• Accessibilité : La visite implique l’utilisation de plusieurs escaliers, elle n’est donc malheureusement pas accessible aux personnes en fauteuil roulant ou ayant des difficultés à se déplacer.
• Point de départ de la visite : La visite commence près des bains, sur le côté droit de la cour du Palais Ducal, d’où le guide vous conduira le long du parcours des Itinéraires Secrets.

*Résidents et personnes nées dans la commune de Venise ; enfants de 6 à 14 ans ; étudiants de 15 à 25 ans avec carte d’étudiant ; citoyens de plus de 65 ans ; détenteurs de la carte RollingVenice ; détenteurs du pack VeneziaUnica ; détenteurs de la carte MuveFriend, acheteurs de billets pour les musées de la place Saint-Marc, détenteurs du Museum Pass ; détenteurs de billets pour la Tour de l’Horloge ; membres de l’I.C.O.M., personnel du ministère des Biens et des Activités culturels, détenteurs de la carte ISIC – International Student Identity Card.

Itinéraires Secrets Venise : en quoi consiste la visite guidée ?

Au cours de cette visite, vous entrerez dans la partie du palais des Doges utilisée pour l’administration de la justice dans les affaires criminelles. Le nom « secret » fait allusion au fait que ces salles sont cachées dans le palais, derrière des portes fermées.

En partant des cachots au rez-de-chaussée, vous passerez par les salles « secrètes » du palais des Doges où les fonctionnaires de la bureaucratie avaient leurs bureaux et où se trouvaient l’organe judiciaire suprême du Conseil des Dix, qui devait travailler dans le secret, et les archives secrètes, où étaient conservés les documents les plus importants de l’État.

En montant au grenier, vous atteindrez les cellules supérieures, appelées Piombi, où étaient enfermés les prisonniers politiques, parfois étrangers, dont le célèbre Giacomo Casanova, qui réussit lui aussi à s’évader en 1757.

La visite se termine dans la salle carrée de l’atrium, d’où vous pourrez continuer votre visite du palais par vous-même.

Visite « Itinéraires Secrets Palais des Doges de Venise » en détail

Votre visite commence « dans les coulisses », depuis les cellules du rez-de-chaussée, les terrifiants Puits.

I Pozzi (les Puits)

Comme vous le remarqueras, vous êtes juste à côté de l’eau et les cellules étaient autrefois des citernes, donc très humides et sans fenêtres : de véritables tombes, qui étaient sujettes à des inondations en cas de crue exceptionnelle.

Les cellules sont disposées de part et d’autre du couloir, et une partie d’entre elles est actuellement fermée au public.

La première pièce à droite, la seule avec une fenêtre, était le poste des gardes.

À l’étage, il y a d’autres cellules un peu plus grandes, certaines avec des fenêtres.

Les conditions de vie ici étaient limites, mais cela ne doit pas surprendre, car à l’époque, l’emprisonnement avait pour but de punir physiquement les condamnés.

Les cellules datent du milieu du XVIe siècle, mais on connaît l’existence de salles de prison dès 1300, nommées de la même façon.

Les prisonniers pouvaient être des nobles, des non-nobles ou des roturiers, selon le crime.

Les crimes contre l’État, en particulier contre la noblesse, y étaient punis, mais les nobles coupables de meurtre, de conspiration ou de violence pouvaient également y être emprisonnés.

On connaît aussi un prisonnier, Alvise Bon, enfermé dans la cellule numéro cinq, pour avoir assassiné deux épouses, mais on y enfermait aussi les espions, coupables de ne pas servir correctement l’État.

Au départ, les cellules n’étaient pas surpeuplées, car les prisonniers étaient jugés par le tribunal supérieur du Conseil de X, qui souhaitait maintenir les prisonniers aussi séparés que possible. Ils étaient toujours seuls dans leur cellule, à l’exception occasionnelle de groupes de deux ou trois prisonniers.

Sur le mur de la salle des gardes, on peut voir une copie d’une ancienne carte avec la section des prisons et où vous pouvez voir attentivement l’itinéraire de votre visite, qui vous conduira à marcher derrière les tribunaux : :

• au premier étage se trouvaient les avogadors, qui faisaient office de procureurs, menaient des enquêtes et rendaient des jugements au premier degré ;
•  au deuxième étage, la quarantia, les quarante juges d’appel ;
• au dernier étage, la cour suprême du Conseil de X ;
• sous le toit, les cellules appelées Piombi.

En parcourant le couloir, on remarque que les cellules sont marquées de chiffres romains, mais que le chiffre cinq est représenté à l’envers, comme pour dire « abandonnez tout espoir, vous qui entrez ».

Les céllules du deuxième étage

Nous continuons notre visite des passages secrets du Palais des Doges en montant les escaliers ; vous vous retrouverez dans un couloir avec d’autres cellules, dont l’une est entièrement revêtue de bois. C’est dans cette cellule, appelée infirmerie, que les prisonniers malades étaient transférés. Lorsque les malades se multipliaient, on faisait appel à un médecin pour tenter d’éviter les épidémies.

L’État faisait passer du pain, de l’eau et parfois du vin, des couvertures et de l’huile pour les lampes, si quelqu’un faisait des legs.

À Venise, lorsque les riches Vénitiens faisaient leur testament, le notaire leur demandait toujours de faire un legs pour les condamnés.

Le Parlatorio

Lorsque les prisonniers étaient autorisés à voir leur famille, on utilisait dans ce cas la pièce lambrissée située à droite de l’escalier. L’emplacement de cette pièce était dû à sa proximité avec la porte menant à la loggia de la Foscara, où les membres de la famille attendaient pour leur rendre visite.

Lorsque cette pièce située sous l’escalier n’était pas utilisée comme parloir, elle servait de cellule de prison.

L’escalier de liaison entre le pont des Soupirs et le Piombi

Continuez à monter les escaliers, à un certain moment vous verrez deux marches qui descendent sur votre gauche, c’est le chemin vers le Pont des Soupirs depuis les prisons du Palais des Doges de Venise, que vous ne visiterez pas au cours de cette visite guidée.

Casanova lui-même, lorsqu’il fut arrêté, fut d’abord emmené dans les Nouvelles Prisons de Venise, fit le pont et monta les mêmes marches que vous emprunterez maintenant pour vous rendre aux Piombi.

La mezzanine abrite les bureaux des fonctionnaires les plus importants de la bureaucratie.

Le bureau du notaire ducal

Vous verrez le petit bureau du notaire ducal, qui se retirait du sénat ou du conseil du doge avec des lettres, des traités et des documents qui étaient ensuite conservés dans les archives.

Cette chancellerie ou ce personnel bureaucratique était composé de citoyens non nobles, c’est-à-dire de la classe bourgeoise.

Ces personnes étaient également des intellectuels, qui pouvaient faire une grande carrière, mais en tant que non-nobles, ils n’avaient pas le droit de vote et ne pouvaient pas participer au grand conseil.

Le bureau du Grand Chancelier

Pour satisfaire la classe moyenne, cependant, la figure de celui que l’on appelle le Grand Chancelier a été établie dès 1268. Ce personnage était à la tête de cette bureaucratie et était celui qui était tenu au courant de toutes les affaires politiques et diplomatiques, qui pouvait entrer dans tous les conseils et qui était très proche du doge.

Vous pouvez voir le bureau du Grand Chancelier pendant la visite, dès que vous montez les escaliers.

La pièce est très simple, habillée de boiseries en mélèze verni. L’utilisation du bois s’explique par la nécessité de chauffer les pièces. En effet, l’utilisation de bougies n’était pas autorisée, compte tenu de la grande quantité de documents qui pouvaient facilement prendre feu. Seule exception, les magistrats, qui disposaient d’une cheminée dans leur bureau.

Comme le doge, le Grand Chancelier était élu à vie par le parlement, et devant le doge, il n’était pas obligé de rendre hommage, car ce dernier le traitait d’égal à égal.

Toutes les magistratures étaient élues par le parlement, celles-ci détenaient les trois pouvoirs : judiciaire, législatif et exécutif. Les offices étaient toujours collégiaux et très courts (quelques mois et deux ans maximum).

Bureau du secrétaire des voix

C’était le bureau du secrétaire des élections, qui suivait toute la rotation des bureaux.

Ce secrétaire tenait également une sorte de liste noire, où il marquait les fonctionnaires qui n’avaient pas donné satisfaction au conseil ou qui n’étaient pas faits pour la vie administrative, et pour lesquels il ne fallait plus voter.

Les archives secrètes

Au centre de la pièce se trouvaient des rangées de pupitres sur lesquels les scribes recopiaient les documents, mettaient de l’ordre dans les dossiers, en essayant de séparer les documents qui concernaient les relations de Venise avec les autres pays de la région.

• l’État de la mer (la Croatie, la Dalmatie, les Balkans et les îles grecques) ;
• l’État de Terre (c’est-à-dire les dominions continentaux tels que la Vénétie, le Frioul, la Lombardie) ;
• les autres États (Égypte, Perse, Turquie, Afrique du Nord) ;
• l’empire ;
• les États italiens ;
• la papauté.

Tous ces écrits, qui étaient également traduits en différentes langues, et dont il était important de ne pas perdre la trace étaient sous la responsabilité du Grand Chancelier, et étaient conservés dans ces archives.

Les blasons que vous voyez sur les armoires représentent les Grands Chanceliers : le premier blason, près de la fenêtre, date de 1268 et se poursuit chronologiquement chancelier après chancelier, ce qui fait un total de quarante-quatre blasons sur quarante-cinq chanceliers.

La charge était occupée par des bourgeois, c’est pourquoi les armoiries étaient décidées sur place, souvent en s’inspirant des noms de famille : par exemple, vous verrez les armoiries de Chancelier Zuccato, qui portent des courges ; il y a aussi ceux qui imitent la noblesse, ceux qui utilisent des images plus abstraites ou révèlent les origines humbles de la famille, comme Chancelier Fornasa dont les armoiries portent un fourneau.

Les documents qui étaient autrefois conservés dans ces archives sont aujourd’hui conservés aux archives d’État de Venise, à l’intérieur de l’église franciscaine Frari.

La salle de torture

Cette pièce est à mi-chemin entre les bureaux et les prisons, c’est une pièce avec un bureau, mais si vous levez la tête, vous verrez des cellules : c’est là qu’avaient lieu les interrogatoires des trois premiers magistrats du Conseil de X (qui n’intervenaient que dans les affaires d’État).

Lorsqu’une personne était arrêtée, le délai d’arrestation était de trois jours maximum, les interrogatoires devaient donc être très rapides ; s’il n’y avait pas assez de preuves du crime pour préparer l’enquête dans ce laps de temps, les suspects devaient être relâchés.

Ceux qui attendent dans les cellules supérieures sont déjà préparés par la vue de la corde que vous voyez au centre de la pièce, l’instrument de torture qui était utilisé pendant les interrogatoires. 

Le prisonnier est conduit à l’étage inférieur. Les lumières sont éteintes et le suspect ne peut entendre que la voix des juges qui l’interrogent, dissimulée par l’obscurité.

Si le prisonnier ne satisfait pas à leurs questions, ne répond pas ou nie, il est attaché à l’une des deux cordes, les coudes et les poignets derrière le dos, tandis que l’autre corde est tirée vers le haut.

La torture proprement dite consistait à « donner l’étirement » : la corde était légèrement tirée vers le haut à l’aide d’une poulie, puis brusquement arrachée.

Si l’on allait trop loin avec cette méthode, la malheureuse victime risquait de se faire écraser la cage thoracique.

Pour « essayer » d’éviter cela, un médecin était toujours présent lors des séances et les personnes trop âgées, trop jeunes ou fragiles n’étaient pas torturées.

Cette méthode a été abandonnée à la fin du XVIIe siècle (suite à de nombreuses erreurs judiciaires), tout comme la peine de mort, qui a été progressivement abandonnée, en partie à cause des nombreux touristes de l’élite européenne qui se rendaient sur la place Saint-Marc au XVIIIe siècle (c’est là qu’avaient lieu les exécutions).

Les Piombi et la cellule de Giacomo Casanova

Des personnes illustres ont également été emprisonnées dans les prisons de Venise, notamment le célèbre Giacomo Casanova.

Né en 1725, il est envoyé à l’âge de neuf ans à Padoue à la suite du décès de son père, afin qu’il puisse étudier avec les prêtres et s’inscrire plus tard à l’université.

Grand aventurier et érudit, il s’essaie à la chimie, à la médecine et est également attiré par des disciplines « secrètes » comme l’alchimie.

Lors d’un de ses séjours en France, il adhère à la franc-maçonnerie et, de retour à Venise, il noue des relations avec les nobles qui assistent aux sessions du parlement, en essayant de les convaincre d’adhérer à l’association.

Lorsque les magistrats apprennent que Casanova a eu des relations nocturnes avec l’ambassadeur de France, ils l’accusent d’espionnage et le font arrêter, en même temps que l’accusation d’immoralité pour ses relations secrètes avec des jeunes filles dans un couvent.

Au cours de l’itinéraire des cachots du palais des Doges, vous atteindrez le grenier des cellules connues sous le nom de Piombi, et vous entrerez dans la cellule même où Casanova a été initialement emprisonné un chaud mois de juillet, à l’âge de trente ans.

Dans les récits de son livre « Mon évasion des Piombi« , l’écrivain raconte qu’une fois à l’intérieur, il a reçu un véritable choc à cause de la chaleur excessive qui émanait du toit de la cellule recouvert de plomb.

Au bout d’un certain temps, on lui a donné la liberté de se déplacer dans le grenier.

C’est là qu’il a trouvé un morceau de fer et un bout de plancher, qu’il a utilisés pour concevoir sa première tentative d’évasion.

Avec la pointe, aiguisée par le carreau, il commença à casser les lattes du plancher. Au bout d’un an, le trou était assez grand pour tenter une évasion.

Malheureusement, c’était la pièce au-dessus du hall où les magistrats se réunissaient tard dans la nuit. Ils ont entendu les bruits et ont donné l’ordre de transférer Casanova dans une nouvelle cellule.

Le guide vous montrera la deuxième cellule avec une fenêtre dans laquelle, d’après les récits, il est censé avoir été transféré, mais avant de poursuivre l’histoire de l’évasion de Casanova, vous monterez d’abord dans le grenier du palais des Doges.

Le grenier

Vous vous trouvez au-dessus de la Salle du Grand Conseil, dans l’aile gothique du bâtiment, et d’ici vous pouvez admirer l’étonnante structure en bois qui soutient le plafond de la salle sans l’aide de colonnes.

La structure se compose de poutres, de poteaux et de vingt fermes composites sur lesquelles repose le toit, le tout maintenu par des crochets et des chaînes, auxquels sont également ancrés les tableaux que vous verrez une fois dans la salle. Grâce à ce système, le poids est déchargé sur les murs périphériques de la salle.

Vous remarquerez la ressemblance avec la quille d’un bateau renversé, qui a en fait été construite par des constructeurs de bateaux, les « arsenalotti« , qui travaillaient dans l’arsenal vénitien mais étaient également chargés d’éteindre les incendies.

Cette aile du palais a été reconstruite dans les deux ans qui ont suivi l’incendie qui a dévasté le palais en 1577.

Le grenier abrite également une partie de la collection de l’armurerie du palais des Doges, qui n’était cependant pas logée ici mais à l’étage inférieur, que vous visiterez plus tard.

La deuxième cellule de Casanova

Revenons aux cellules du grenier et poursuivons le récit de Casanova.

Lors du « déménagement » d’une cellule à l’autre, Casanova emporte avec lui le fauteuil dans lequel il avait caché le morceau de fer. C’est de cette pièce qu’il parvient à s’échapper avec l’aide d’un autre prisonnier, détenu dans la cellule voisine.

Casanova était un grand écrivain, et il raconte l’histoire de son évasion avec force détails.

Un jour, le gardien de sa cellule l’informe qu’il y a un prisonnier appelé le père Balbi, un moine et un noble, qui tient des livres. Casanova et Balbi ont commencé à échanger des volumes et à s’écrire des messages, planifiant leur évasion, à l’insu des gardiens qui ne savaient ni lire ni écrire.

Pendant la fête de Saint Michel Archange, Casanova passera le fer à l’intérieur d’un gros volume de la Bible recouvert d’un plat de pâtes, remis au père Balbi, qui pourra alors commencer à creuser un trou dans le plafond de sa cellule, qu’il partage avec celle de Casanova.

Ayant également creusé le trou dans le plafond de la deuxième cellule, les deux parviennent à grimper sur le toit.

Entrant par une lucarne, ils pénétreront dans la salle des archives, forceront la porte et descendront l’escalier d’or, qu’ils trouveront fermé par une grille.

Mais heureusement, c’est la nuit de la Toussaint, et il y a beaucoup de visiteurs à Venise.

Casanova se change pour revêtir les habits de gentilhomme qu’il portait au moment de son arrestation, tandis que Balbi reste habillé en moine.

Au matin, le gardien du Palais atteint la porte pour rouvrir la serrure et voit les deux hommes habillés normalement. Les deux font semblant d’être perdus et sortent du Palais pour se rendre à une gondole.

Ils se séparent et Casanova s’enfuit en Allemagne, puis en France, tandis que le père Baldi se rend en Suisse.

Le gardien, nommé Lorenzo (d’après les documents qui le prouvent), sera plutôt puni et finira dans les Puits.

Le guide va maintenant vous faire descendre jusqu’à un passage secret qui vous fera sortir d’une fausse armoire pour vous conduire dans la salle d’où les magistrats rejoignaient les prisons.

Salle des trois chefs du Conseil des Dix

Vous vous trouvez dans la salle des trois chefs du Conseil des Dix.

Les trois magistrats devaient préparer les procès, et ils recevaient ici la visite des prisonniers et des témoins qui entraient par la deuxième porte que vous verrez devant vous.

Il y avait aussi une salle d’attente où ils patientaient avant de témoigner, appelée La Boussole (d’après le nom donné à la porte).

Après avoir préparé les documents pour l’accusation et ceux pour la défense, les magistrats comparaissaient devant le doge et ses six conseillers au tribunal, ainsi que l’ensemble du Conseil des Dix.

La procédure inquisitoire se déroulait en l’absence de l’accusé, mais il existait une forme de défense : l’avocat pénaliste.

La salle a été conservée telle qu’elle était au 16ème siècle. Le plafond de 1555 présente des peintures à l’huile, dont deux sont de Paolo Véronèse : Victoire sur le pécheur et Justice punissant les faux-monnayeurs.

Au centre se trouve la toile de Zelotti, La vertu vainc le vice.

Le bureau des trois inquisiteurs d’État

La pièce est reliée à une autre, plus petite, dans laquelle on ne peut entrer ; il s’agit d’un autre bureau de magistrats, celui des Trois Inquisiteurs d’État, un service secret qui gardait les Dix.

À l’intérieur de la pièce se trouve un tableau de Jacopo Tintoret, Le retour du fils prodigue.

Conclusion de la visite

La visite se termine ici et votre guide vous conduira à l’escalier d’or, dans l’atrium de la place, d’où vous pourrez continuer votre visite du palais.

Itinéraires Secrets de Venise : ce qu’il faut savoir avant la visite

Avant de commencer la visite, une introduction sur l’administration de l’État vénitien sera utile. Évidemment, l’histoire de Venise est très longue, car nous parlons de près de onze siècles d’histoire.

La tradition compte 120 doges, le premier ayant été élu en 697 de notre ère tandis que le dernier, Lodovico Manin, a abdiqué devant Napoléon.

Sous le dixième doge, au 9ème siècle, un premier bâtiment appelé le castellum a été construit, une sorte de forteresse avec des tours d’angle et de guet. Ce bâtiment médiéval a ensuite été remplacé par un premier véritable palais de style byzantin, Venise était en effet très proche de Constantinople, c’est pourquoi de nombreux édifices de la ville, dont la basilique Saint-Marc, suivent les préceptes de ce style architectural.

Les chroniques parlent d’un beau palais avec des arches et des loggias, mais il n’en reste que peu de choses suite aux nombreuses modifications qui ont affecté le palais.

Le palais est passé au style gothique au milieu du 14ème siècle ; la façade gothique est celle par laquelle vous êtes entrés. La raison de cette rénovation majeure était le besoin d’une grande salle d’assemblée ; en fait, la structure du parlement vénitien a été révisée dans les mêmes années. Le parlement ne doit pas être compris comme celui d’aujourd’hui, avec des partis qui s’affrontent, mais comme un congrès général de nobles, en fait une oligarchie. 

Au début, ces familles nobles étaient les descendants des familles fondatrices, de nouvelles familles sont nées par la suite, tandis que d’autres ont même été exclues du conseil. À la fin de l’année 1200, l’une des réformes les plus douloureuses a été mise en œuvre, la Serrata del Maggior Consiglio. L’objectif de cette réforme était de revoir quelles familles devaient avoir le droit de faire partie de cette élite. Finalement, il fut décidé de garantir une sorte d’hérédité de la fonction, en conservant ceux qui avaient été membres du conseil jusqu’alors et qui avaient déjà atteint l’âge de 25 ans, ce qui signifiait que ceux qui avaient atteint l’âge de la majorité pouvaient entrer au conseil, qui allait devenir une énorme assemblée, environ un millier de personnes.

Ainsi, le besoin s’est fait sentir d’agrandir le palais et c’est à ce stade qu’a été construite la fameuse salle du Grand Conseil, avec son plafond spectaculaire qui n’est pas soutenu par des colonnes, mais suspendu par des chaînes ancrées à la structure du toit, que vous verrez lors de cette visite.

L’aile du palais située à gauche de l’entrée est construite dans le même style mais date de près d’un siècle plus tard. Elle abritait autrefois la bibliothèque du palais, qui a ensuite été déplacée à la bibliothèque Marciana pour faire place à une grande salle, la salle des scrutins.

Au XVe siècle, un incendie dévastateur a rendu de nouvelles rénovations nécessaires, l’aile Renaissance du palais a été construite et parmi ces interventions, l’escalier des Géants, l’un des premiers exemples à Venise d’architecture de style Renaissance, réalisée par l’architecte-sculpteur Antonio Rizzo, est très intéressante.

Itinéraires Secrets Palais des Doges : billets et réservations

Si vous souhaitez participer à l’itinéraire spécial des Itinéraires Secrets du Palais des Doges à Venise, la réservation en ligne est recommandée. En achetant les billets à l’avance, vous avez la possibilité d’entrer dans le Palais des Doges en sautant la file d’attente au guichet et de participer facilement à la visite guidée.

Les prix de réservation des billets sont les suivants :

• Billet plein tarif : 95 € (le billet comprend la visite guidée et la visite du palais des Doges).
• Billet à prix réduit* : 85 € (le billet comprend, en plus de la visite guidée, une visite du Palais des Doges).

*Résidents et personnes nées dans la commune de Venise ; enfants de 6 à 14 ans ; étudiants de 15 à 25 ans avec carte d’étudiant ; citoyens de plus de 65 ans ; détenteurs de la carte RollingVenice ; détenteurs du pack VeneziaUnica ; détenteurs de la carte MuveFriend, acheteurs de billets pour les musées de la place Saint-Marc, Museum Pass ; détenteurs de billets pour la Tour de l’Horloge ; membres de l’I.C.O.M., personnel du ministère des Biens et des Activités culturels, détenteurs de la carte ISIC – International Student Identity Card.

Itinéraires Secrets Palais des Doges : avis

Quel est l’avis des participants aux Itinéraires Secrets du Palais des Doges ?

Cet article a été rédigé par un membre de notre équipe qui a participé à la visite guidée. Comme beaucoup de visiteurs, il a noté la grande compétence du guide, qui était prêt à répondre à toutes les questions.

La caractéristique la plus appréciée est la possibilité d’explorer des parties du palais autrement inaccessibles, ce qui rend la visite extrêmement intéressante.

Bien que le coût soit élevé, l’expérience s’avère être un investissement rentable pour chaque euro dépensé.

Palais Doges Itinéraires Secrets : questions fréquemment posées

Visite Itinéraires Secrets Palais des Doges : Conclusions

Super, nous avons terminé la visite des Itinéraires Secrets du palais des Doges à Venise. Vous pouvez maintenant continuer à explorer le reste du musée. Je vous recommande de retourner à l’atrium carré à l’entrée de la visite pour être sûr de ne manquer aucune pièce.

Si vous voulez plus de détails, je vous invite à lire l’approfondissement de l’autre visite guidée : les trésors cachés du Doge.